1936 : Le décalomètre

Le décalomètre permet de compter les jours restants avant la décale, à la fin des études. Ce compte à rebours a pris diverses formes selon la promotion et selon l’École. Cet exemplaire des années 30 vient, lui, d’Angers.

Ce décalomètre a appartenu à un membre de la promotion Angers 33-36. Il a été réalisé à partir d’une sphère évidée de 58 millimètres de diamètre, en bois, vernie et peinte. Cette sphère, qui représente une tête, est surmontée de la casquette des gadzarts et de sa visière bien rigide (en aluminium). Aucune inscription d’École, de promotion ou d’auteur (nom, surnom, num’s) n’y figure. Le visage se limite aux sourcils et aux deux yeux peints, au nez rapporté et à la fente de la bouche. La langue est formée par un mètre-ruban souple (inventé en 1847 par Alexis Lavigne, fondateur de l’École supérieure de la mode). Ce ruban de couturière ou ruban à mesurer, enroulé à l’intérieur de la sphère, sera tiré journellement et coupé centimètre par centimètre à partir des 100 derniers jours — 100 étant également le nombre d’élèves par École dans les promotions de 1832 à 1963, hors temps de guerre.

Un chiffre 100 qui ramène au passé du tabagn’s angevin

Cette référence aux 100 jours a une signification toute particulière pour l’École d’Angers, car c’est pendant les Cent-Jours (période du retour de Napoléon, du 20 mars au 22 juin 1815) que l’École s’est repliée sur le cloître du Ronceray, devenu son implantation depuis plus de deux siècles.
Le décalomètre peut se limiter à un simple ruban à mesurer sortant de la poche de poitrine de la blouse grise ou à une inscription murale. Bien entendu, rien n’empêche d’utiliser un ruban de plus grande longueur et de démarrer plus tôt le décompte afin de se mettre en concordance avec le nombre actuel d’étudiants par promotion — toujours en croissance. Chacun de ces derniers jours d’études pourra être source de réjouissances, de cadeaux, de souvenirs impérissables, interfamille ou interbande.

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